Juin.. ou la recherche de l’Été perdu !
Pas simple de chercher une saison..
J’ai d’abord voulu vérifier que l’Été était bien prévu dans le calendrier 2024..
Et là, à ma grand surprise, il n’était plus à sa place : pas l’ombre d’un solstice le 21 Juin 2024 !!!!
Monsieur Newton, ou quelques uns de ses amis, nous avaient malicieusement grippé l’obscure mécanique céleste au point de lui avoir fait sauter un cran ; ainsi, cette année, dans la Grande Horloge de l’Univers, l’Été s’est retrouvé coincé le 20 Juin !
Mais, ce jour-là, par dessus les toits, j’ai eu beau scruter le ciel : point d’Été à l’horizon..
Et pas plus le lendemain !
Las !
Caméra au poing, il ne me restait plus qu’à commencer un improbable travelling sur les pistes rétaises en quête du scoop tant espéré !
Quelle ne fut pas ma surprise de croiser tout au long de ma promenade maints acteurs d’un festival dépourvu d’azur : les feux d’une rampe imaginaire semblaient avoir affublé d’ambre tous les costumes des petits peuples de l’île..
Une mise en scène qui n’étonna point, cependant, cet habitué des boulevards du crépuscule..
Jugez vous-même du palmarès : avec les Tortues caouannes, héros de la seconde vague de débarquement au pas de Zanuck, suivies des escadrilles de Milans noirs de La Flotte, en passant par Maître Renard et la Sésie de l’Oseille (😲 encore un larcin attribué à tort au Goupil !..), c’était toute une palette d’ocres qui s’éparpillait depuis la plage jusqu’au fin fond des fourrés et des forêts.. façon puzzle !
J’en vins même à penser que ma quête m’avait égaré hors du film du temps, quelque part sur une vieille pellicule sépia abandonnée aux confins de l’Automne..
Et puis, au détour d’un des rares frênes têtards de l’île, accroché aux rides d’un vieux tronc, un intense éclat d’azur croisa mon regard et me détourna du sentier.
Une ambassade attendait là, dans l’ombre d’une palme dorée, mollement bercée par le vent, qu’un passant veuille bien recevoir ses lettres de créance.
Et c’est ainsi qu’une majestueuse Rosalie des Alpes m’annonça, en son langage, que l’Été venait d’arriver !
Enfin !
Alors, sous les lumières d’un Été retrouvé, je vous invite à gravir les marches du palais du festival : la dernière séance, c’est par ici ..
Patrice Giraudeau
